Néoinstitutionnalisme

Le néoinstitutionnalisme , également orthographié néo-institutionnalisme , également appelé nouvel institutionnalisme , approche méthodologique dans l'étude de la science politique, de l'économie, du comportement organisationnel et de la sociologie aux États-Unis qui explore comment les structures institutionnelles, les règles, les normes et les cultures contraignent les choix et les actions des individus lorsqu'ils font partie d'une institution politique. Une telle méthodologie est devenue importante dans les années 1980 parmi les spécialistes de la politique américaine. Ce soi-disant nouvel institutionnalisme combinait les intérêts des érudits traditionalistes, qui se concentraient sur l'étude des règles et des structures institutionnelles formelles, avec des érudits comportementalistes, qui examinaient les actions des acteurs politiques individuels.

L'histoire

Des années 1930 aux années 1950, les érudits traditionalistes ont dominé la science politique en tant que discipline, en particulier aux États-Unis. Ces chercheurs s'intéressaient surtout à l'examen des structures et des règles formelles qui étaient à la base des institutions politiques et gouvernementales telles que les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Les études traditionalistes étaient souvent de nature descriptive, utilisaient principalement des méthodes qualitatives et n'utilisaient généralement pas de théories générales pour ancrer leurs observations dans une perspective théorique plus large. Souvent, les érudits traditionalistes étaient assez normatifs dans leur désir de décrire comment les institutions politiques devraient fonctionner, par opposition à l'étude empirique de la façon dont les choses fonctionnaient réellement dans la pratique.

À partir des années 1960, les politologues ont commencé à s'éloigner de la concentration sur les institutions politiques et ont plutôt étudié presque exclusivement les actions des acteurs politiques individuels. Cette soi-disant révolution comportementale ou comportementaliste s'est efforcée de rendre l'étude de la politique plus scientifique, et les méthodes quantitatives ont fini par prédominer en science politique. Les comportementalistes, par exemple, se concentreraient sur des décisions spécifiques de juges individuels ou des choix faits par des membres individuels du Congrès plutôt que sur les règles et les structures des tribunaux et le rôle du Congrès dans le système plus large de gouvernement. L'espoir était que les politologues développeraient des approches théoriques générales qui seraient validées par des méthodes empiriques quantitatives, éloignant ainsi la science politique des disciplines de l'histoire, du droit,et la philosophie et en la rapprochant plutôt des approches scientifiques de l'économie, de la sociologie et de la psychologie.

Au milieu des années 80, de nombreux politologues avaient commencé à se demander si la discipline devait continuer à ignorer l'intérêt traditionaliste pour les institutions politiques - mais sans abandonner ce que les comportementalistes avaient appris en examinant les choix des individus. Ils craignaient également que le comportementalisme ne puisse faire avancer le domaine seulement si loin et que peut-être rien de plus ne pouvait être appris de cette approche. Ainsi, un mouvement «post-comportementaliste», le néoinstitutionnalisme, a vu le jour, destiné en partie à ramener l'étude des institutions dans la discipline.

La nouvelle approche institutionnaliste trouve ses racines du début au milieu des années 80. Souvent considérés comme deux des principaux fondateurs du nouvel institutionnalisme, le politologue américain James G. March et le politologue norvégien Johan P. Olsen ont publié un article très influent, «The New Institutionalism: Organizational Factors in Political Life» (1984), suivi de un livre, Rediscovering Institutions: The Organizational Basis of Politics (1989). Ils ont continué à plaider pour une analyse institutionnelle plus approfondie de la gouvernance démocratique(1995). Dans chaque article, March et Olsen ont fait valoir que les politologues devaient redécouvrir l'analyse institutionnelle afin de mieux comprendre le comportement des acteurs politiques individuels au sein des institutions politiques. En d'autres termes, selon ces auteurs, étudier le comportement politique individuel sans examiner les contraintes institutionnelles sur ce comportement donnait aux chercheurs une compréhension faussée de la réalité politique.

Flux de néoinstitutionnalisme

L’une des raisons pour lesquelles il n’existe pas de définition convenue unique d’une institution politique est que l’approche néoinstitutionnaliste englobe une grande variété de méthodologies complémentaires, mais clairement différentes. Il existe au moins trois branches du néoinstitutionnalisme: l'institutionnalisme du choix rationnel, l'institutionnalisme sociologique et l'institutionnalisme historique.

Institutionnalisme du choix rationnel

L'institutionnalisme du choix rationnel, qui a ses racines dans l'économie et la théorie organisationnelle, examine les institutions comme des systèmes de règles et d'incitations. Les règles sont contestées afin qu'un groupe d'acteurs politiques puisse avoir un effet de levier sur un autre. La prise de décision politique est expliquée par des hypothèses de modélisation et la théorie des jeux, alors que les challengers et les détenteurs du pouvoir politique se dressent les uns contre les autres. Ainsi, les spécialistes du choix rationnel se concentrent souvent sur une seule institution dans un laps de temps spécifique, bien que certains examinent les institutions à travers le temps.

Institutionnalisme sociologique

Ce courant, qui a ses racines dans la sociologie, la théorie organisationnelle, l'anthropologie et les études culturelles, met l'accent sur l'idée de cultures institutionnelles. Les spécialistes de ce courant ne considèrent pas les règles, normes et structures institutionnelles comme intrinsèquement rationnelles ou dictées par des préoccupations d'efficacité, mais plutôt comme construites culturellement. Ils ont tendance à examiner le rôle du mythe et des cérémonies dans la création de cultures institutionnelles, ainsi que le rôle des systèmes de symboles, des scripts cognitifs et des modèles moraux. Parfois, ils adoptent une approche normative (habituelle et coutumière) de l'étude des institutions politiques, et ils ont tendance à brouiller la frontière entre les institutions et la culture. Leur travail se concentre souvent sur des questions de légitimité sociale et culturelle de l'organisation et de ses participants.